Le 16 février dernier, nous pouvions lire dans l’étude norvégienne parue dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine que « Les femmes qui travaillent comme femme de ménage ou qui utilisent régulièrement des sprays de nettoyage ou d’autres produits nettoyants à la maison semblent subir une plus grande diminution de la fonction pulmonaire au fil du temps que les femmes qui ne nettoient pas ».

20 ans d’étude sur l’usage des produits ménagers

Cette étude menée par des chercheurs de l’Université de Bergen, en Norvège, a pris pour sujets 6235 participants, choisis dans 22 hôpitaux situés dans l’Union européenne, pendant plus de 20 ans. Les volontaires, qui avaient l’âge moyen de 34 ans quand ils ont commencé à être suivis, ont été soumis à un questionnaire dont voici un extrait :

• « Devez-vous faire le ménage chez vous ou pour votre travail ? »
• « Quels types de produits nettoyants utilisez-vous ? »
• « Combien de fois par semaine prenez-vous soin de vos ustensiles de ménage ? »

Au cours de l'étude, les chercheurs ont constaté que l'état des poumons des femmes s'était dégradé de la même façon que si elles avaient fumé l'équivalent d'un paquet de 20 cigarettes par an pendant 10 ans, à cause de l’utilisation des produits ménagers. Bien sûr, cela est loin d’être autant qu’une personne fumant régulièrement, mais tout de même, cela peut engendrer des problèmes selon les chercheurs norvégiens :

« Même si le niveau d’inflammation est faible sur du long terme, cela peut conduire à des dommages respiratoires définitifs comme des problèmes d’asthme ».

Les produits incriminés sont de type javel et ammoniaque, qui sont des composants irritants pour les poumons. Selon l’étude, il est surtout question de produits en sprays qui provoqueraient des changements dans les tissus des poumons, les rendant plus fragiles.

Asthme et autres maladies respiratoires sur le long terme

L’étude prend pour repère deux tests :

• Le Volume Expiratoire Maximal par Seconde, ou VEMS, qui correspond au volume d'air expiré durant la première seconde au cours d'une expiration forcée. Ce dernier a décliné de 3,6 millilitres par an plus vite pour les femmes qui font le ménage à la maison et de 3,9 millilitres par an plus vite pour les femmes qui travaillent en tant que femme de ménage, que pour les femmes qui ne font pas de ménage.
• La Capacité Vitale Forcée, ou CVF, qui correspond à tout l’air qu’une personne peut expirer en se forçant, a décliné de 4,3 millilitres par an plus vite pour les femmes qui font le ménage à la maison et de 7,1 millilitres plus vite pour les femmes qui travaillent en tant que femme de ménage, que pour les femmes qui ne font pas de ménage.

Ce niveau de déficience des poumons a d’abord surpris l’auteur de l’étude, Øistein Svanes, un doctorant au Département de science clinique. Ce dernier a ensuite admit que ces résultats n’étaient pas si surprenants, dans la mesure où ces fines particules des agents nettoyants sont faites pour nettoyer le sol et pas pour nettoyer nos poumons.

Pour lui, la leçon à en tirer est que, sur le long terme, les produits nettoyants chimiques causent vraisemblablement d’importants dégâts sur nos poumons, tel que de l’asthme et d’autres maladies respiratoires. Il ajoute que les représentants de la santé publique devraient réguler plus strictement les produits de nettoyage chimique.

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